Histoire

En Amérique, les natifs homosexuels et travestis occupent une place spéciale dans la tribu : Ils font des travaux normalement faits par des femmes. Les explorateurs les observant préconisent leur éradication. Ils les font dévorer par des chiens et considèrent l'homosexualité l'un des pires pêchés aux côtés de la zoophilie. Dans les colonies britanniques, l'acte de sodomie est punissable de mort. Le premier mis à mort pour sodomie aux USA est Guillermon en 1625. La première femme à répondre de relations lesbiennes est Elizabeth Johnson en 1648.

Après la déclaration d'indépendance des Etats-Unis, la peine de mort est toujours applicable pour punir la sodomie. Pourtant, inspirés par la révolution française, les américains lancent une libéralisation générale et la Pennsylvanie est le premier état à abolir la peine de mort pour sodomie. La peine est remplacée par 10 ans de prison. Les autres états suivent le mouvement, mais jusqu'en 1973, on peut toujours être condamné à mort pour relations homosexuelles en Caroline du Sud.

En 1896, l'homosexualité est psychiatrisée, on la considère comme une maladie. Pour la soigner, on invente toutes sortes de remèdes farfelus comme les décharges éléctriques ou des cours de mécanique pour les garçons. Le plus connu reste de prescrire aux homosexuels de faire du vélo, car l'on pense que leur sexualité est liée au stress et que le vélo réduit le stress. En 1834, on pense même que l'homosexualité a des conséquences telles que la folie ou la paralysie.

Au XIXème siècle, le "mariage de Boston" est inventé. Il permet à deux femmes ayant un lien d'amitié très fort de cohabiter. Ce mode de vie est accepté car les gens partent du principe qu'elles n'ont aucune relation sexuelle.

Durant cette période, la première association défendant les droits des homosexuels est fondée à Berlin en 1897. En France, la première revue homosexuelle est publiée en 1909, "Akadomos". Elle est cependant interdite après peu de temps. Il faudra attendre 1952 pour revoir paraître une revue gaie : "Futur". Cette revue lance le premier mouvement homosexuel en France.

En Amérique, la première guerre mondiale influence les comportements homosexuels et en 1924, la première organisation des droits homosexuels naît. Des points de rencontre sont également créés : Harlem, le Times Square... Les lesbiennes se retrouvent dans les universités pour filles (une nouveauté) et créent des organisations pour femmes. Elles ont enfin une vie sociale. Il est tout de même plus profitable de partir vivre à l'étranger et les personnes plus pauvres ont souvent du mal à vivre leur sexualité car elles doivent survivre financièrement. D'ailleurs petit à petit, l'homosexualité est de plus en plus mal vue et la représenter devient illégal.

Durant la seconde guerre mondiale, les officiers encouragent les spectacles de travestis pour le moral des troupes. 13% de la population américaine prend part au combat, il y a donc une grande concentration d'homosexuels aux Etats-Unis. Ils sont eux-mêmes étonnés par leur nombre. C'est également une belle époque pour les lesbiennes, aussi bien pour les volontaires que pour les civiles : dans un endroit sans hommes, on ne remarque pas quand deux filles sortent ensemble. Pourtant, pendant la guerre, plus de 10 000 soldats sont renvoyés à cause de leur orientation sexuelle.

Après la guerre, les années 1960 marquent de grandes révolutions : la révolution sexuelle, la iibération des femmes et le black power (USA). Les homosexuels s'organisent alors politiquement pour se défendre contre l'homophobie et les persécutions.

Le mouvement homosexuel fait son apparition en juin 1969 lors des émeutes de Stonewall : le gouvernement ne donne aucune licence aux bars gays qui servent quand même de l'alcool à leurs clients. La police a donc l'habitude de faire des interventions, de descendre dans ces bars. Mais le 28 juin 1969, une descente dans le bar de Stonewall aboutit à une révolte contre les forces de l'ordre, expulsées du bar. Les policiers sont pris en otage et les clients organisent un siège de plusieurs jours. Cet évènement est caractéristique car, auparavant, jamais la communauté n'avait fait appel à la violence pour plaider sa cause. Il conduit à un mouvement de solidarité qui amènera à l'organisation de Gay Prides. Le drapeau arc-en-ciel commence à être utilisé, inspiré de la chanson "Over the rainbow". On doit sa forme définitive à Gilbert Baker. En 1981, la première "marche nationale pour les droits et libertés des homosexuels et lesbiennes" est organisée à Paris.

Les années 1970 marquent le mouvement de "coming out". Il consiste à déclarer son orientation sexuelle à ses proches. A cette époque, il y a pourtant une certaine pression car les bisexuels peuvent être accusés d'homophobie. Les transsexuels et travestis sont exclus de ce mouvement. La première célébrité à sortir du placard publiquement est Ellen Degeneres.

En 1980-90, le Sida frappe la communauté LGBT et augmente l'homophobie. On accuse les homosexuels d'être "la cause" du Sida.

En 1984, Berkeley devient la première ville américaine où les couples homosexuels peuvent se faire enregistrer. En 1992, dans la capitale de Washington, les couples homosexuels ont à peu près les mêmes droits que les couples hétérosexuels. Mais le premier état autorisant le mariage homosexuel est le Massachussets en 2004. En France, il faut attendre le 17 mai 2013.

Le 5 juin 2004, le maire de Begles, en France, marie deux hommes, constatant que le code Civil ne précise pas le sexe des époux. Le mariage est cependant annulé en 2005. En 2008, on enlève à Frédéric Minvielle sa nationalité française pour s'être marié avec un homme aux Pays-Bas.

Le mariage pour tous a provoqué une vague de protestaions de la part des homophobes, considérant que le mariage est entre un homme et une femme, peu importe l'amour qu'il y a derrière. Les associations LGBT répondent en organisant des marches à Paris et à Lyon. Le projet de loi est accepté, et les homosexuels peuvent adopter et se marier. En pratique, il est très dur d'adopter en tant que parents homosexuels. Les protestaions contre le mariage pour tous ont beaucoup choqué certaines stars holywoodiennes comme Ariana Grande qui dit "ne pas comprendre". La photo de Wilfred Bruijn, tabassé à cause de son homosexualité, a fait le tour des réseaux sociaux et a été rêprise par les médias au moment des débats pour le mariage.

Aujourd'hui encore, des évènements secouent la communauté LGBT comme la fusillade à Orlando, dans un bar gay. Bien que l'homosexualité soit de plus en plus acceptée, l'homophobie est toujours très présente. Dans certains pays, la peine de mort existe encore pour acte de sodomie. Les personnes n'étant pas cisgenres sont également très incomprises et discriminées. La communuté LGBTQ+ d'aujourd'hui ne se bat pas que pour les droits des homosexuels mais aussi pour les droits de toutes les minorités. Elle est anti-racisme, anti-islamophobie, anti-sexisme... et refuse toute forme d'injustice.C'est une communauté qui a réussi à s'unir ! Mais tous ensemble, nous avons encore du chemin à faire.

Nous voulons l'égalité.